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L’objet du désir

Le désir n’est pas physique mais psychique, il y a désir s’il y a manque. Il n’y a qu’un seul désir mais de multiples objets de désir. Le désir est sans fin contrairement au besoin et c’est pourquoi la religion voulait le faire disparaître car étant infini, il était mauvais donc il fallait le maîtriser en le refoulant.

Quand on nomme une pulsion, cela devient un désir car celui-ci implique choix et langage. Le désir n’a pas de sexe, il est amoral car il ne connaît pas le bien ou le mal qui sont des valeurs de la société, gérées par le Surmoi.

Flaubert écrivait, “Il tournait dans son désir comme un prisonnier dans son cachot”

Le désir nous est imposé, nous ne pouvons le supprimer mais uniquement le refouler.

    • Désir de l’objet: captatif, préhension sur l’autre (chasseur et proie)
    • Désir d’être désiré: sécurité
    • Désir du désir de l’autre: Jouissance du désir

L’enfant fait ce que ses parents n’ont pas pu faire, nos désirs nous sont inculqués par les autres, je veux vouloir.

Besoin et désir: on a besoin de manger mais on désire bien manger !…

Quand la solitude nous pèse, nous avons besoin de quelqu’un mais nous ne désirons pas forcément ce quelqu’un. nous avons besoin de s’assouvir sexuellement mais nous désirons de l’affection d’où l’objet amour n’est pas l’objet désir mais il peut y avoir conjonction des deux.

Le désir succède au désir, plus on le cultive, plus il se multiplie. Le rêve est l’expression voilée d’un désir.

Lorsqu’un enfant demande un jouet très cher, ce n’est pas pour le jouet mais pour avoir la preuve de l’attachement qu’on a pour lui, pour répondre à son désir de démonstration d’amour.

Les interdits sont indispensables à la structuration de l’enfant. On ne peut discipliner un désir car il n’est pas totalement spontané. Il n’y a pas de recettes de vie, c’est à chacun de nous de savoir jusqu’où nos désirs peuvent nous entraîner, mais il y des clés pour trouver nos limites.

Dans l’amour, il y a la haine de l’autre comme disait Freud : la seule preuve d’amour, c’est la haine de l’autre

Le désir est dans la tête, le besoin dans le corps

 

L’harmonie du couple

L’Harmonie dans le couple, c’est accepter de voir ce que notre conscience a soigneusement enfoui au cœur de nous.

C’est travailler en profondeur, c’est libérer ces énergies, les voir s’animer, les observer, les ressentir en tant que telles, dépouillées de tout le poids de nos croyances, de nos peurs, de nos blessures. Le corps ressent ses énergies, il les reçoit de plein fouet mais la conscience ne peut en percevoir l’origine, il n’en voit que l’adaptation que nous en avons faites, comment nous les avons incluses dans notre construction pour devenir nous, notre image, notre moi idéal.

Quand nous ressentons cela, nous percevons que notre construction s’appuie sur un équilibre bancal, fait de bric et de broc amassé petit à petit pour fabriquer une image respectable aux yeux des autres mais surtout à nos propres yeux. Nous la subissons mais nous pensons que c’est nous alors nous composons, nous tentons de l’accepter, nous refoulons nos désirs véritables, nous nous lançons dans des quêtes d’idéaux pour satisfaire ces adaptations et éviter nos blessures, nos peurs, nos doutes.

Toutes ces énergies, c’est le corps qui les reçoit, qui les fait circuler mais c’est notre inconscient qui les alimente, qui les nourrit et leur donne la place qu’il pense devoir leur donner selon ses croyances inhibantes. Débrancher la conscience pour sentir circuler ces énergies nous permet de les ressentir telles qu’elles sont, elles s’activent, elles nous remuent, elles nous parlent, elles réveillent des émotions. Bien sûr que cela bouscule, que cela bouleverse, les émotions sont faites pour ça, pour nous transmettre ce que le corps nous dit, c’est son langage. Quand ces émotions se lâchent, quand le corps pleure, le corps se libère, il évacue, il expulse, il revit.
La conscience en ressort chamboulée, bouleversée, elle ne comprend pas, elle refuse d’admettre ou bien cherche, oui, cherche, il doit bien y avoir une réponse, une clé, quelque chose à comprendre.

Quand le corps parle, il est authentique, véritable, honnête, la conscience doit donc l’accepter et petit à petit, les ressentis remontent comme des bulles à la surface de l’eau, à la surface de la conscience. Ces bulles ont une couleur, une saveur, un parfum connu que nous identifions, que nous visualisons, que nous comprenons, c’était donc ça, ça qui me limitait, qui me censurait, qui m’empêchait d’être.

Le corps vibre, le corps cri, le corps écoute, le corps entend, le corps ressent alors donnons-lui tout ça. Plaçons-le dans une situation déconnectée de la conscience, alors le corps s’exprime, ressent ses propres énergies féminines et masculines. Il perçoit toutes les contradictions qui s’agitent, il ressent sa vie, celle de sa famille, de son histoire. Il ressent, il accepte, il évacue, la restructuration émotionnelle se fait, elle se grave, elle éteint ses blessures.

Comme le papillon quittant sa chrysalide, le corps perçoit que ses énergies ont été recontactées, qu’il les a intégrées, qu’il les a pacifiées, qu’il leur a retirées leurs capacités énergivores. Elles deviennent des sources de vie véritables, positives. La conscience ne comprend pas très bien encore mais la vision se fait plus vrai, plus positive, plus authentique. Elle peut voir l’autre comme un être authentique et non plus la projection de ses croyances, l’autre devient lui, devient elle et non plus ce que sa quête lui demandait d’atteindre, de trouver, de chercher.

Il découvre l’amitié véritable, l’amour sincère, le lien authentique, il est devenu lui, elle est devenue elle.

Le couple est devenu ce lien authentique entre deux individus authentiques.

Le mythe de Dom Juan

Comme beaucoup de mythe, Dom Juan est inspiré de faits réels publiés dans les chroniques de Séville au 17° siècle. Dom Juan Ténorio avait tué le commandeur et séduit sa fille.

Plusieurs artistes s’en sont inspiré (De Tenorio, Molière, Mozart, Byron, Mérimé, Montherlant,…). Si ce mythe a inspiré tant d’artistes, c’est qu’eux même étaient concernés et se sont identifiés au personnage
Dom Juan séduit la fille du commandeur puis la laisse tomber, il ne consomme pas.
Il n’est jamais rassuré, il cherche la sécurité, il cherche sa mère pour survivre car il n’a pas reçu l’écho qu’il attendait de l’amour parental. Il a peur d’être seul, de ne pas avoir ce regard, celui de la mère d’où son comportement hystérique.
Le cynisme de Dom Juan, cette indifférence est une projection de celui de sa mère à son égard et donc il punit la femme séduite, sa mère, en la quittant, il détruit la sorcière.
La mère Fée le nourrit, le protège tandis que la mère Sorcière le punit, le prive et provoque chez l’enfant le besoin de la détruire, ce qu’il fait dans ses rêves provoquant par la même, son premier sentiment de culpabilité car en punissant la sorcière qui lui a fait du mal, il punit la Fée qui le nourrit.
Dom Juan séduit une femme (la Fée) puis l’abandonne, la rejette (la Sorcière)
Le gouverneur représente l’autorité, la règle, c’est le Surmoi personnifié, et donc le seul rival de Dom Juan, c’est Dieu le père. Le père est à la base de notre identité sexuelle. L’absence du père de Dom Juan a perturbé son Œdipe, ses pulsions vers la mère car en absence de rival, il est contraint de lutter contre l’absolu, l’idéal, Dieu.
Dom Juan est un idéaliste, il aide ses congénères, il n’a pas de rivalité avec ses égaux mais avec l’autorité seulement
Dans l’absolu, Dom Juan est un anarchiste, un révolutionnaire car il lutte contre l’autorité jusqu’à la mort, il cherche la confrontation à la règle.

Les Dom Juan sont essentiellement masculins car l’œdipe est une pulsion que l’homme a eu envers une personne avec qui il était en état de fusion, d’où une image confusionnelle entre pulsion et émotion. La femme ne subit pas cette pulsion là, elle va dans l’élément pulsionnel vers le père et peut se révolter contre la règle si cette pulsion n’est pas assouvie d’où élément de rivalité.

Le travail de Dom Juan est un travail de deuil sur la mère et il doit reconnaître que la Fée et la Sorcière ne sont qu’une seule et même personne, sa mère.

Le comportement hystérique de la femme est plus confusionnel, plus ciblé. La séduction est tournée vers la mère, la pulsion vers le père et donc la femme va chercher à séduire tout ce qui bouge si elle a subi une carence affective à la mère et par rapport à l’élément pulsionnel au père.

La nymphomanie (liée à un Œdipe détourné) survient quand le père laisse venir la pulsion de sa fille puis provoque l’interdit, souvent lorsque la rivale (la mère) est absente d’où obsession de la fille qui va multiplier les expériences et va consommer pour compenser, on voit le message d’insatisfaction vis à vis du père.

Dans le film L’homme qui aimait les femmes, la mère montrait une image féminine et inaccessible à son fils qui à partir de là, allait trop aimer les femmes puisqu’il ne pouvait aimer La mère, cette image idéalisée que Truffaut transposait.
Il existe des pathologies préalables au Dom Juanisme, ce sont les puers, ces adolescents éternels au comportement primaire, enfantin qui vont toujours voir ailleurs si l’herbe est plus verte.

Le comportement hystérique est un comportement qui met en danger l’homme et son environnement et au 19° siècle était attribué aux seules femmes. A l’époque l’homme travaillait à l’extérieur, il était disponible pour assouvir ses pulsions tandis que la femme restait à la maison, ne pouvait pas assouvir ses pulsions et pouvait souffrir de neurasthénie pouvant dégénérer en hystéries !
L’homme peut souffrir d’hystérie par refoulement pulsionnel et dans le cas de Dom Juan, il centre, il focalise son comportement autour de ce problème primal. Son cynisme est un refoulement de ses émotions car ça lui a permis, étant enfant, de s’en sortir face à l’absence d’amour maternel.

Pour surmonter son problème, un Dom Juan doit faire ressortir l’image de la mère pour qu’il en fasse son deuil et doit comprendre que la règle peut être un allié et non une rivale.
Ne jamais dire à un enfant, fait pas ça parce que c’est comme ça mais lui expliquer pourquoi afin d’en faire une qualité et non un défaut.
Il faut dépasser le ressentiment vis à vis des parents, avoir de la compassion, vider notre énergie, et ne pas leur faire de procès car plus on les combat en nous, plus on les renforce. Il ne faut pas confondre compassion et culpabilité, le pardon est une force.

S’il y a colère, il faut l’exprimer mais il ne faut pas y rester, il faut vite en sortir car cela ne sert à rien.

Il faut distinguer nos parents intérieurs correspondant à l’image perçue de nos parents réels car on peut modifier ces parents intérieurs pour les adapter à la réalité que l’on avait habillée de nos peurs et rancœurs.

Nos mages intérieures sont vues par nos yeux d’enfants

 

Charme et séduction

Le Charme est un état, il est ressenti par l’autre mais pas par soi contrairement à la séduction qui est un comportement à l’autre, une action dirigée vers l’autre, pour soi.

La séduction peut découler d’une pulsion mais n’est pas pulsionnelle. C’est un mode de communication, un comportement à l’autre qui lui dit, j’ai besoin de toi… La séduction s’élabore au travers de notre relation à l’autre et se détermine lors de notre éducation, lors de la constitution de notre “référentiel relationnel”. Elle met en évidence un besoin, elle n’est ni gratuite, ni spontanée.

Toute relation repose sur l’affect, bon ou mauvais, qui utilise ce référentiel pour l’identification et l’interprétation des goûts et valeurs de l’autre selon nos propres valeurs et goûts. Elle se rapporte directement à la demande, il existe toujours une finalité. Nul besoin d’échanges de paroles pour ressentir l’autre, pour capter ce qu’il diffuse par nos cinq sens qui collectent des milliers d’informations. Tout ceci passe au travers du filtre de nos croyances et nous conservons ce que nous voulons entendre, voir, ressentir.

La séduction consiste à capter l’attention de l’autre, la capturer comme l’indique l’origine latine de séduire (seducere) “conduire à l’écart, retirer la vigilance de l’autre”.

Au 12° siècle, séduire signifiait corrompre puis amener à la faute au 16° siècle. La définition du Robert donne : “gagner quelqu’un en le persuadant, en le touchant, en employant tous les moyens de plaire” ce qui implique une notion de volonté de capturer, d’attirer, de détourner l’autre.

La séduction peut s’apparenter à l’envoûtement, un pouvoir utilisé par les sectes, les gourous qui exploitent ceux qui ont des carences affectives, émotionnelles. Ce lien est à rapprocher de la première relation de séduction qui est celle entre l’enfant et sa mère dont il est entièrement dépendant pour survivre.

Au début la séduction est un moyen de survie puis elle s’élabore à la structuration du Moi par identification à notre environnement, aux modèles que l’on capte et que l’on calque autour de nous, c’est une manière de se présenter, de se montrer, c’est un lien avec l’autre.
Si nous avons une mauvaise image de notre Moi, donc de soi, notre pouvoir de séduction est dévalorisé. Nous séduisons en fonction de cette image de soi qui est un ambassadeur du Moi. Dans ce cas, nous pouvons user de notre charme qui se substitue à la séduction.

L’éducation est une dépersonnalisation de l’enfant, qui est un individu, pour l’inclure et préserver l’intégrité de son groupe. Sa famille lui apprend les règles de vie en collectivité. Elle modifie son Moi idéal jusqu’à parfois, une distanciation complète engendrée par le Surmoi, notre ensemble de croyances. « ex : Je le fais toujours ainsi parce que c’est comme ça qu’il faut le faire! »
Si nous sommes conscients de cette dépersonnalisation, nous pouvons dépasser les limites du Surmoi et empêcher l’émergence de frustrations qui limitent l’accès à nos valeurs de base.

Vis à vis de nos parents, nous sommes la moitié de l’un et la moitié de l’autre plus un petit quelque chose qui nous rend unique, qui nous est propre et qui définit notre valeur en tant qu’individu.
La séduction inconsciente c’est la séduction obsessionnelle. Le Moi a peu d’emprise sur elle mais c’est tout de même un comportement actif qui permet de compenser le manque d’affection de la part des parents.

Comme l’ont démontré différents artistes ou écrivains au physique ingrat mais qui sont reconnus comme séducteurs, là où se trouve notre faiblesse, se trouve notre force et c’est là qu’il faut travailler pour construire notre propre pouvoir de séduction.
La provocation est une forme de séduction, c’est un besoin d’être reconnu, d’exister d’une manière ou d’une autre. Il s’agit de se faire remarquer, d’être reconnu. Qui dit problème de reconnaissance dit problème au père, à l’autorité.
L’artiste (peintre, musicien, sculpteur,…) va au delà des règles, il laisse aller ses pulsions. Il refuse la notion de groupe, c’est un individu, en captation avec lui-même et qui possède un Moi plus développé ou plus obsessionnel, il est proche d’un état narcissique.
Les grands créatifs ont toujours été bannis par le groupe, d’instinct conservateur, jusqu’au moment où leurs mouvements créatifs deviennent des classiques, atteignent un statut de normalité. Ils font alors leurs entrées dans le groupe.

Le charme irradie, la séduction capture

Les échanges sensitifs

Les échanges pulsionnels sont directement liés au système sensitif, ils découlent des besoins vitaux de survivre et de transmettre cette énergie de vie.

Les échanges non verbaux sont reçus par le corps, par l’ensemble des capteurs dont il dispose. Ces ressentis corporels activent la mémoire sensorielle et nous replongent dans des situations passées soumises aux mêmes ressentis. Nous ressentons les sensations d’alors car cette mémoire est intemporelle. Tout ce que nous vivons actuellement et ce que nous avons vécu dans des expériences analogues précédentes se mélangent, ici, maintenant.

Des situations traumatisantes peuvent laisser des traces fortes sur le corps quand l’énergie déployée n’a pas pu s’exprimer. Ce blocage, ces douleurs se réactivent quand des situations aux ressentis analogues se présentent. Le corps réveille ses vieilles blessures, ces douleurs d’antan que nous percevons, ressentons sans vraiment les comprendre. Elles s’activent et nous font ressentir leurs présences via nos sensations et les émotions qu’elles provoquent. Nous pouvons les sentir et voir ce qui se passe dans nos relations aux autres mais il nous est difficile de faire le lien entre ces différentes facettes, cela nous échappe, nous perturbe parfois.

Cette relation à l’autre est la base vitale de notre construction psychologique. Les échanges sensitifs représentent la première porte d’entrée de cet univers que nous recélons tandis que les échanges émotionnels représentent le flux d’énergie qui circule pour entretenir ce lien de vie, ce besoin relationnel.

C’est le schéma de répétition qui s’active face à cet acte inaccompli du passé, un schéma pour lequel nous voudrions trouver une issue positive.

Un besoin de conclure cet épisode douloureux du passé.

Les échanges interactifs

Pascal nous disait « le cœur a ses raisons que la raison ignore ».

Ceci nous indique déjà comment nos interactions relationnelles sont dissociées de la raison, du système cognitif bien que celui-ci soit présent. Il s’interroge pour comprendre ce qui se passe, ces émotions qui surviennent. Dans les relations d’intimité, d’amitié, le système interactif est mis en avant, nous partageons des ressentis, des émotions.

Nous diffusons une énergie et nous captons celle de l’autre aussi bien dans les échanges non verbaux qu’au travers des mots prononcés. Nous parlons pour ressentir, faire ressentir à l’autre c’est-à-dire pour partager nos émotions, nos désirs, nos ambitions, nos doutes et nos peurs.

Lorsque nous sommes impactés pas ces émotions, nous pouvons les laisser se déverser, les observer, les évacuer car nous entendons le corps qui parle, qui se livre, qui nous informe. Nous pouvons également les rejeter, les nier, les refouler et provoquer l’activation du système cognitif pour qu’il analyse et comprenne ce qui se passe. Il doit agir afin que cela cesse, il doit prendre le contrôle de la situation, le contrôle de nos émotions pour respecter nos croyances sur ce qui doit ou ne doit pas être.

Tant que nous n’acceptons pas les émotions comme un langage, une information et que nous les jugeons au travers de nos croyances, le système cognitif s’activera naturellement pour les contrer, les éviter ou les exacerber, les dramatiser. Contenir ou mettre en scène ses émotions est une protection du système cognitif pour se conformer aux messages contraignants qu’il a intégrés.

Quand le système cognitif ne réussit pas à contrôler ses émotions, le système sensitif va prendre le relais pour assumer le stress qui en découle. Il va, soit fuir pour les étouffer, soit réagir violemment pour les expulser ou bien encore, diminuer toute activité corporelle et cognitive pour les masquer et nier leurs existences.

Les échanges cognitifs

Ces échanges font appel à nos capacités cognitives, c’est-à-dire qu’ils vont activer notre réflexion pour comprendre ou expliquer, apprendre ou retenir, réfléchir ou imaginer, admettre ou contredire.

Il s’agit des échanges qui nécessitent une attention soutenue pour entendre l’information donnée afin de l’analyser, la retenir ou y répondre le cas échéant. Nous pouvons les retrouver dans les milieux professionnels, scolaires, dans les conférences, les débats. Ces échanges sont sous la forme d’interactions verbales, de paroles échangées ou reçues ou bien sous formes d’écrits, de livres, de magazines, de journaux, de rapports mais aussi des présentations multimédias qui mélangent ces différentes sources.

Bien que ces échanges aient vocations à s’adresser à notre système cognitif, une multitude d’informations circulent au travers des 93% d’échanges non verbaux. Cette masse d’informations induites va nous interpeller en dehors de la sphère cognitive. Nous pouvons très bien intellectualiser le discours mais également ressentir des signaux émotionnels qui vont nous faire réagir positivement ou négativement à ce que nous entendons. Nous pouvons accepter le fond du discours mais en même temps sentir une montée émotionnelle contrariante. A l’inverse, nous pouvons refuser la logique du discours mais ressentir que dans le fond, ce qui est dit fait écho en nous et répond à une demande que nous refusons d’admettre. Nous ressentons notre acceptation naturelle mais nous la refoulons parce que nos croyances nous l’imposent.

Nous ressentons donc des émotions alors que le discours était informatif mais le ton reçu, le contenu de l’information, le cadre dans lequel cela se produit et l’attitude du groupe autour de nous vont activer nos mémoires émotionnelles et viscérales.
Le système sensitif peut également nous faire réagir à ses informations. S’il y voit un danger qui peut menacer son intégrité, ses croyances. Partir d’une conférence sous un coup d’éclat parce que tel propos nous met dans une colère qu’il faut fuir ou prendre le risque de répliquer de manière virulente pour l’expulser. Nous assistons alors à des échanges vifs, passionnés, virulents.

Nous pouvons voir comment un même discours peut avoir un impact très différent selon le contexte dans lequel il est prononcé. Cela se joue au niveau de celui qui le prononce, sur sa manière de le dire, de l’ambiance qu’il dégage. C’est aussi par des messages non verbaux qu’il va diffuser selon qu’il se sent à l’aise avec ce qu’il énonce et que son discours est en phase avec ses intentions. Mais cela se joue également au niveau du receveur, sur son état d’esprit. Son attention et son discernement peuvent être contrariés ou influencés par les différents messages non verbaux. Cela éveille des émotions contradictoires entre ce qu’il entend et ce qu’il ressent. Dans ces moments là, nous pouvons avoir l’impression de ne pas être en lien, en accord avec celui qui prononce son discours. Nous pouvons aussi ressentir vibrer en nous, une acceptation viscérale de ce qui perçu au-delà des mots, « il joue sur la corde sensible ». Cette impression est émotionnelle, viscérale mais non cognitive.

Le charisme est donc l’art de faire passer un message au niveau cognitif et de l’appuyer par des messages non verbaux maîtrisés qui emportent l’adhésion émotionnelle et sensorielle de l’auditoire.

Quand notre attention est soutenue et que l’intention du discoureur reste accès sur le fond, le système cognitif reçoit l’information avec très peu de projections émotionnelles. Nous pouvons en conscience, admettre ou refuser ce qui est dit en restant au niveau cognitif. Ce sont des débats efficaces sur le fond mais dépourvus de sensibilité.

Nous voyons comment les échanges cognitifs sont rarement du seul ressort du système cognitif mais font également appel de manière indirecte, aux systèmes interactif et sensitif.

Les échanges relationnels

La communication est l’ensemble des informations que deux individus peuvent échanger par tous les moyens dont ils disposent.

Au delà des mots, des échanges verbaux, dans toute communication nous trouvons aussi un langage para-verbal et non verbal.

Les échanges verbaux, sont les mots que nous choisissons pour exprimer nos idées, nos désirs, nos craintes, etc…
Les échanges para-verbaux, sont influencés par notre couleur émotionnelle qui teinte les mots que nous exprimons, cela se traduit dans le ton de la voix, le volume, l’intonation, etc…
Les échanges non verbaux, se font par toute la gestuelle qui s’exprime malgré nous, la position du corps, sa stabilité mais aussi les expressions du visage, l’orientation du regard, etc…

communication

Nous pouvons identifier plusieurs types d’échanges :

    • Informations, débats, éducatifs, normatifs
    • Amicaux, festifs, ludiques, joyeux, tristes
    • Pulsionnel, intimes, complices, conflictuels
    • Artistiques (Ecrits, Musiques, Peintures, spectacles, …)

Comme nous pouvons le supposer, ces échanges se situent à plusieurs niveaux de ressentis, une implication émotionnelle différente en relation avec les enjeux et leurs impacts estimés ou nourris par nous et sur nous, notre environnement, nos croyances.

Ces différents ressentis, enjeux et impacts sont alimentés par nos trois centres de communication

    • Cognitif    : la logique de la pensée
    • Interactif  : le lien émotionnel
    • Sensitif    : l’activation pulsionnelle

Tout ce qui se joue dans ces échanges se situe bien au-delà des mots et des paroles. Nous ne l’entendons pas mais nous le ressentons émotionnellement et corporellement, cela vibre en nous.

Etre Soi parmi les autres

Notre relation aux autres s’appuie sur notre parcours et des sentiments qui nous sont propres mais comment être soi parmi les autres ?

    • Elle s’appuie sur notre besoin d’appartenance au groupe et des stratégies que nous avons intégrées tout au long de notre éducation.
    • Elle est marquée des sensations d’hier, des manques, frustrations ou satisfactions liés aux désirs et aux besoins exprimés dans l’enfance.
    • Elle dépend des blessures qui ont pu nous marquer dans l’enfance (abandon, rejet, humiliation, dévalorisation, trahison)
    • Elle est teintée de nos expériences heureuses ou malheureuses et des projections que nous en faisons sur ce qui se passe aujourd’hui et des conséquences possibles dans l’avenir plus ou moins proche.
    • Elle répond également à des normes inculquées par nos familles, nos éducateurs, la société qui effacent l’individu au profit du groupe afin d’en assurer la cohésion.

Selon notre positionnement dans la micro-société qui nous a éduqué, nous pouvons avoir des comportements tournées vers l’autre, vers soi ou vers la relation. Nos comportements peuvent être en accord ou en opposition à ce positionnement et aux sentiments qui en découlent. Ils peuvent ne pas répondre à la situation courante mais à une émotion émise d’une situation antérieure qui fait écho aux sentiments actuels.

La sociabilisation nous enseigne l’entraide, la compassion, l’amitié, l’amour, autant de comportements tournés vers l’autre dont nous avons également besoin en retour pour exister en harmonie au sein de ce groupe.
Ces règles que l’on rejette quand on nous les impose, comme à l’adolescence, nous permettent par la suite de nous intégrer en tant que personne dans la société, besoin d’être rassuré, d’être reconnu, d’exister par soi et pour l’autre.

Après la période du “J’ai besoin”, “JE veux” de l’enfant puis le ras le bol, la révolte de l’ado qui veut exister par lui et plus par la famille “je veut être MOI”, l’Adulte passe au stade de trouver sa place parmis les autres, avoir son identité, être reconnu, ETRE, “je suis”.

Parfois, ces étapes sont plus ou moins bien passées et quelquefois, certaines restent infranchissabes. Tout cela provoque les distorsions, les jugements, les comparaisons et l’esprit de revanche que nous pouvons constater dans les relations humaines.

L’égoïsme, le rejet de l’autre, le mépris, la manipulation, la violence peuvent témoigner d’une personne qui cherche à franchir ses étapes inaccomplies, qui réagit à des blessures encore actives.

Bien que cette personne soit responsable de ses actes, de sa façon d’être et de ce qu’elle reçoit en retour, elle n’en est pas pour autant coupable.
Elle subit ses schémas de fonctionnement, ses coyances qui s’activent malgré elle. En ce sens, elle génère ses émotions et ce qui lui arrive.

En avoir conscience, c’est découvrir que cela donne à chacun la possibilité d’agir pour que cela change. Il s’agit de revisiter ses croyances pour enfin voir l’instant présent dépouillé des artifices du passé et de ses projections idéalisées ou anxiogènes.

Il s’agit de développer l’écoute pour aller chercher son identité et permettre de dépasser les blocages, les traumatismes, les actes inaccomplis qui se sont imprimés, comme figés dans le corps. Tous ces blocages, ces croyances qui empêchent d’avancer, d’être soi-même, sont invisibles, enfouis dans l’inconscient et seules quelques bulles remontent à la surface du quotidien, plus ou moins souvent, plus ou moins chargées d’acidité.

Il s’agit de pouvoir ressentir, développer l’observateur conscient de tout ce qui se passe en nous pour revisiter, pacifier et transcender ce qui nous empêche d’être.

Lorsque la vision s’éclaircit, le chemin devient visible …