Quand nous pouvons ressentir les émotions qui nous habitent, quand nous pouvons les relier à nos blessures d’enfance, nos manques, nos croyances, nos attentes, alors nous pouvons établir une distanciation, une séparation entre ces différentes facettes.
Nous pouvons vivre les émotions telles qu’elles se manifestent dans l’instant présent sans les raccorder à notre histoire, à notre passé anxiogène, à notre futur idéalisé, juste être ici, maintenant. La nouveauté est la capacité à se surprendre par ses propres émotions, les voir venir, les ressentir comme s’il s’agissait de la première fois. Elles sont libres de toute pression de nos croyances, elles ne pèsent que le poids de l’instant présent, de cette bulle qui remonte à la surface de la conscience et qui nous donne la satisfaction du ressenti.
Dépouiller de nos croyances, de notre quête d’idéal, de nos comparaisons, de nos jugements, les sensations que nous ressentons deviennent véritables, en adéquation avec ce que nous vivons et non plus avec ce que nous aurions voulu vivre.
Quand nous avons retiré nos œillères, nous pouvons voir tout ce qui se présente à nous et non plus le spectre réduit de nos illusions, nous pouvons développer l’intuition de ce qui nous correspond, de ce qui nous convient sans chercher à combler les manques de notre histoire.
Chercher le Graal n’est plus le moteur de notre quête, nous n’avons plus besoin de demander l’impossible mais juste de profiter du possible pour s’apercevoir que là, réside ce dont nous avions véritablement besoin.
Le futur se construit maintenant dans l’accueil de ce qui est, sans résignation mais avec un observateur conscient de la réalité des choses.
©2010 – Michel Schauving