Dans la rosée de ce petit matin, il sorti délicatement la tête, humant l’air frais qui l’enivra quelque peu, contempla le spectacle qui s’offrait à sa vue encore embrouillée par ce long sommeil.
La nature, à peine réveillée, lui fit un sourire qui l’encouragea à continuer, alors, l’une après l’autre, il sortit les épaules, difficilement, par cette ouverture trop bien verrouillée.
Le bain de rosée, généreusement versé par la nature, lui permis d’assouplir le carcan qu’il s’était construit jadis, dans sa vie d’avant, cette maison qui l’abrita bien trop longtemps et qui, jour après jour, se resserrait sur lui, le privant de liberté, le privant d’être.
Aujourd’hui, l’étreinte s’est relâchée, le jour est venu, il est décidé et se hisse hors de ce cocon, heureux de pourvoir déployer ses ailes encore fripées, heureux de se découvrir sous ces parures colorées qu’il arbore fièrement. Hier il était nymphe, dissimulée dans la chrysalide qu’il s’était fabriquée et que d’autres avaient renforcée au point d’en devenir étouffante.
Aujourd’hui, le voilà papillon, une autre vie commence, il prend son envol et s’élance avec volupté dans les bras de Dame Nature, heureuse et comblée par tant de douceur et de délicatesse.
©2010 – Michel Schauving