Influence des blessures d’enfance dans nos relations

Dans les rencontres que nous faisons, nous observons, percevons, admirons, jugeons, critiquons, jalousons, envions mais quand nous regardons de plus près toutes ces pensées qui nous traversent, de qui parlent-elles ?

Nous pouvons commencer à ressentir à quel point nos croyances, sur ce qui doit être, influencent notre perception de l’autre. Nous pouvons apercevoir les projections et les transferts que nous faisons, toutes ces interprétations de nos désirs, de nos craintes que nous matérialisons sur l’autre. Il devient le personnage d’un film dont il n’a pas encore conscience et ceci, bien avant les premiers échanges verbaux. L’autre n’est pas, il devient ce que nous imaginons, voulons. Il est ce que nous projetons de notre histoire.

Les blessures contacts que nous avons intégrées enfant, comme le rejet, l’abandon, la trahison, l’humiliation ou l’injustice, nous espérons inconsciemment que l’autre puisse les compenser. Il ne peut les guérir car n’en ayant pas conscience, nous ne pouvons pas imaginer qu’une guérison soit possible. Ce qui se joue là, c’est un comportement qui est dépendant de ces blessures, nous ne sommes pas nous-mêmes mais uniquement le résultat de l’image qui s’est adaptée à ces blessures. Pour conserver l’amour parental, nous avons dû intégrer ces blessures comme un fonctionnement naturel. Dans nos relations, se rejouent cette même dépendance ou adaptation au schéma parental et aux blessures associées. Quand une relation commence, un équilibre et un mode de fonctionnement adapté va commencer à s’établir selon ces différentes blessures.

Pour la blessure de rejet, il peut y avoir beaucoup d’hésitation à aller vers l’autre de peur de ne pas correspondre à ses attentes, ne pas être à la hauteur, déplaire. Une exigence inhibante s’installe. Il va falloir paraître idéal aux yeux de l’autre pour être accepté, faire des concessions et refouler ses propres désirs au profit de ce non-rejet. Etre en retrait, prudent et ne pas tout dire, ne pas froisser.

Pour la blessure d’abandon, il va falloir être adopté et fusionné pour tisser un lien fort, indestructible et sécurisant. Ne pas être abandonné c’est avoir un rôle suffisamment important pour garder sa place. C’est se rendre indispensable à l’autre pour rester, ne pas être exclu. Une atmosphère lourde peut s’installer si l’un se sent totalement dépendant et que l’autre se sent exploité dans ce rôle protecteur qu’il a lui-même choisi.

Pour la blessure de trahison, le comportement sera plus possessif car la confiance est difficile à donner. Elle semble vitale car une relation ne peut s’établir que sur cette confiance, cette fidélité. Ce climat de suspicion rend la relation compliquée et source de malentendus. Il est alors difficile d’être naturel car cette blessure implique des non-dits, des mensonges par omission pour ne pas impacter l’autre, ne pas être impacté.

Pour la blessure d’humiliation, la crainte que cela recommence va rendre très prudent, va amoindrir les sensations pour ne pas s’exposer, se montrer, se livrer. Tout sera dans la mesure, ne pas faire de vague, ne pas être vu, ne pas être jugé. L’opinion de l’autre a tellement d’importance que cela va induire un comportement très effacé pour ne pas donner de prise aux critiques.

Pour la blessure d’injustice, il sera nécessaire de recevoir des signes de satisfaction pour engranger ce sentiment de reconnaissance, de valeur qui a tant fait défaut dans l’enfance. Il va donc s’agir de faire plaisir, d’être dévoué et de montrer une image valorisée selon les critères de l’autre. Il va falloir être à la hauteur des espérances de l’autre avec la peur de ne pas le satisfaire.