Le stress, de la mécanique à la psychologie …
“Le stress est un état réactionnel de l’organisme soumis à une agression brusque” (LAROUSSE)
En mécanique …
Quand un matériau est soumis à une force externe, il peut soit la subir et changer de forme ou modifier ses propriétés mais il peut également y résister en développant des forces internes en opposition à cette force externe.
La propriété élastique d’une matière solide peut la faire réagir comme un ressort quand elle est comprimée, étirée ou tournée ou bien se déformer en subissant cette pression. Le matériau est alors soumis à une compression ou une tension et sa réponse est la mieux adaptée pour conserver son intégrité afin de ne pas arriver au point de rupture.
Lorsque cessent ces forces externes et internes, le matériau reprend sa forme initiale ou bien conserve tout ou partie de la déformation dans sa masse. Le stress a donc laissé son empreinte dans le matériau.
Quand la pression est supérieure en force ou en durée aux capacités du matériau, le point de rupture peut être atteint.
L’importance du stress mécanique n’est pas dans l’importance de la force mais dans la quantité de force appliquée et dans la durée d’application de cette force.
En psychologie …
C’est le canadien Hans Selye, un endocrinologue d’origine hongroise qui, en 1936, introduit la théorie du “syndrome général d’adaptation”.
Il s’agit d’un ensemble de symptômes non spécifiques qui apparaissent comme l’ensemble des moyens physiologiques et psychologiques mis en œuvre par un organisme pour affronter un danger qui menace son intégrité.
Cette flexibilité entretient notre pouvoir d’adaptation comme la propriété élastique d’un matériau qui permet de réagir au stress mécanique.
Par analogie au stress mécanique décrit ci-dessus, il désignera sous le nom de “Stress”, cette réaction de l’organisme qui cherche à maintenir un état d’équilibre nécessaire pour sa survie (ou homéostasie).
Un stress, trois réactions !…
l’organisme, face à un stress, peut y répondre physiquement, émotionnellement ou sensoriellement
- Physiquement : la lutte
quand l’enjeu ne semble pas vital, le succés est possible, on peut faire face au danger, il faut agir
- Emotionnellement : la fuite
il faut se préserver lorsque le risque parait trop grand, c’est la fuite
- Sensoriellement : la stupeur
lorsque même la fuite ne peut garantir la survie, il faut minimiser toute dépense d’énergie, être vigilant à tous les signaux qui pourraient indiquer une issue de secours.
Comment ça marche ?…
La réaction au stress se déroule selon trois phases,
- phase d’alarme :
Dans un temps très court, l’organisme se prépare et mobilise ses ressources pour faire face au stress, dans la fuite, dans la lutte ou la prostration
- phase de réaction :
Le temps nécessaire, l’organisme utilise ses ressources pour s’adapter à l’agent “stressant” puis récupère quand l’agent disparait
- phase d’épuisement :
Le danger passé, l’organisme récupère mais peut s’épuiser lorsque le stress dure ou se reproduit dans un temps trop court pour avoir pu récupérer totalement.
Ce n’est pas le stress mais la manière dont l’organisme va réagir au stress qui peut provoquer des troubles somatiques, des blessures dans le corps, des traumatismes.
Le pouvoir d’adaptation d’un être vivant semble parfois atteindre sa limite, c’est l’analogie au point de rupture du stress mécanique…
Notre réaction au stress dépend de :
- de notre âge
- de notre parcours
- de notre situation
- des circonstances
- de nos projections
- de nos inhibitions
- de notre état de fatigue
- de notre état d’esprit, de sentiment
- de notre capacité physique
Autant de paramètres sur lesquels vous pouvez agir pour faire du stress, un allié…
©2010 – Michel Schauving