Archives de catégorie : Confiance

le manque, l’envie et le besoin

Faire la part des choses entre le manque, l’envie et le besoin, c’est comme distinguer ce qui vient du passé, du futur et du présent, passer de suivre à agir.
  • Suivre, c’est chercher à combler ses manques,lanterns-111003_640 remplir des vides anciens, tous ces repères qui nous conditionnent, qui balisent notre chemin en cherchant aujourd’hui des réponses au passé.
  • Suivre, c’est se laisser guider par ses envies, se laisser porter par ce petit grain de folie, trouver ce Graal qui nous sortirait de nos schémas, vivre autre chose, cet ailleurs qui nous attire, ce mystère de l’inconnu qui vibre dans nos corps.
  • Suivre, c’est interpréter ses besoins, ces petits sentiments présents, qui rayonnent du cœur et que la raison mélange, colore avec le manque et l’envie.
  • acapulco-81397_640Agir, c’est écouter ses manques, chercher en soi, dans ce passé lointain, toutes ces réponses non exprimées qui ne peuvent venir des autres.
  • Agir, c’est écouter ses envies, écouter son corps, ses émotions pour ressentir ce qui nous rend vivant, ici, maintenant et non, plus tard, après, demain.
  • Agir, c’est écouter son besoin d’aujourd’hui, c’est respirer au présent, vivre jour après jour.

Choisir d’Agir…

difficulté à dire “je t’aime”

Comme l’évoque cette chanson de Louis Chédid, où se situe la difficulté à dire “je t’aime”

En quoi ces trois petits mots peuvent-ils provoquer tant de blocages, le chanteur parle de pudeur, mais que recouvre ce mot?
Cela rime avec peur, la peur de gêner l’autre comme le suggère L.Chédid mais que trouvons-nous derrière cette peur ?



Nos gestes, nos paroles parlent avant tout de nous, il s’agit donc de ramener cette difficulté d’exprimer ses sentiments à ce que cela nous indique sur notre perception du “je t’aime”.

Exprimer ses sentiments, c’est se dévoiler pour partager, pour donner et pour recevoir. Il s’agit d’établir une relation émotionnelle avec l’autre allant de l’amitié à l’amour passionné en passant par l’affection familliale. Les trois destinataires de cet échange sont l’autre, soi et la relation.

Pour l’autre, recevoir ce cadeau d’amour déclaré, c’est se positionner vis à vis de celui-ci. Cela revient à placer son curseur, sa focale sur le niveau qu’il juge compatible avec sa situation, ses propres critères, ses propres ressentis et ses désirs. Tout cela, celui qui se déclare ne peut en avoir conscience, c’est un autre monde, c’est le monde de l’autre, son univers qui nous est étranger. Nous sommes face à l’inconnu, face aux peurs de ne pas pouvoir y faire face, de décevoir, ne pas être à la hauteur.

Tout cela impressionne, aussi bien celui qui se déclare que celui qui reçoit, et donc, limite l’expression spontanée de nos sentiments.

Pour soi, donner ce cadeau, cela signifie que l’autre est considéré comme en mesure de le recevoir, d’accepter ce message.

Cela sous-entend qu’il devrait être réceptif et nous retourner ce que nous attendons. Mais l’autre peut-il connaître les désirs profonds de celui qui se déclare, peut-il s’intégrer dans cette histoire qui l’invite et le met également face à sa propre histoire, face à ses propres capacités à répondre à cette sollicitation qui le flatte et qui l’effraie. Ne risque-t’il pas de confondre “être par l’autre” et “être pour l’autre” ?

La relation, qu’elle qu’en soit la forme, c’est la suite attendue ou refusée de cette déclaration. Cela signifie un engagement, une réciprocité entre deux personnes, chacune revêtue des doutes et des peurs qui les inhibent ou des désirs et des espoirs qui les transcendent. Cette rencontre de deux histoires, de deux vies, c’est la rencontre de blessures qui s’opposent ou qui se complètent. C’est trouver des réponses à des problèmes qui habitent chacune des histoires, c’est donner pour recevoir, c’est recevoir pour donner, c’est échanger et trouver un équilibre entre soi et l’autre.

Quand la réponse à une déclaration est “jugée” insuffisante, cela peut réveiller une blessure d’enfance, ne pas être accepté, ne pas être à sa place, ne pas être à la hauteur des espérances de l’autre et donc se sentir dévalorisé, rejeté.

Accepter sur l’impression que l’on donne et qui parle de notre image, de notre égo, pas de nous, c’est accepter par le sentiment d’être flatté, c’est fuir le réel pour un monde imaginaire, bercé d’illusion.

Accepter sur la base de notre propre ressenti sur l’autre, c’est avoir confiance en soi, accepter son imperfection comme celle de l’autre afin de construire une relation d’accueil de ce qui est, la plus épanouie possible.

Ces trois petits mots sont donc chargés d’histoires qui les rendent lourds de sens, difficiles à prononcer car ils engagent notre image, notre confiance en nous. Certains, très à l’aise avec leurs images, prononcerons ces trois petits mots avec aisance car ils vont flatter leurs propres images. La confiance qui est la leur ne dépend pas de l’autre, elle est en eux. Ils ne doutent pas de l’impression qu’ils font sur l’autre, celle-ci ne semble pas pouvoir entacher leurs propres certitudes.

Quand notre image a perdu de son importance au profit de ce que nous sommes vraiment, nous retrouvons la liberté d’exprimer nos sentiments sans attendre de retour particulier. S’autoriser à dire “je t’aime”, c’est faire connaître à l’autre l’importance que nous lui donnons, c’est lui permettre de recevoir la satisfaction qui peut être la notre quand nous recevons ces trois petits mots.

Reste la gradation que nous mettons dans ces trois petits mots et qui peuvent mener à des ambiguïtés que nous levons par l’ajout de qualificatifs. “Je t’aime un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout” … souvenir d’enfance pudique quand nous expérimentions face à une marguerite, cette échelle de la relation à l’autre, à nous…

Aujourd’hui notre palette s’est étendue, les nuances sont multiples, mais le besoin est le même, donner et recevoir de l’amour, être en lien avec l’autre, en relation.

Quand pouvoir dire “je t’aime” est devenu naturel, que nous pouvons nous autoriser à le dire et à l’entendre pour ce qu’il est, sans rien attendre, nous pouvons apprécier la sensation qui nous pénètre et nous charger de l’émotion qui nous envahit.

Et quand parfois, les deux focales sont au diapason, une nouvelle histoire se met alors à vibrer d’une douce chaleur… quoi de plus beau ?

Peut-on dire “je t’aime” sans commencer à s’aimer soi-même ?

 ©2010 – Michel Schauving

Etre Soi parmi les autres

Notre relation aux autres s’appuie sur notre parcours et des sentiments qui nous sont propres mais comment être soi parmi les autres ?

    • Elle s’appuie sur notre besoin d’appartenance au groupe et des stratégies que nous avons intégrées tout au long de notre éducation.
    • Elle est marquée des sensations d’hier, des manques, frustrations ou satisfactions liés aux désirs et aux besoins exprimés dans l’enfance.
    • Elle dépend des blessures qui ont pu nous marquer dans l’enfance (abandon, rejet, humiliation, dévalorisation, trahison)
    • Elle est teintée de nos expériences heureuses ou malheureuses et des projections que nous en faisons sur ce qui se passe aujourd’hui et des conséquences possibles dans l’avenir plus ou moins proche.
    • Elle répond également à des normes inculquées par nos familles, nos éducateurs, la société qui effacent l’individu au profit du groupe afin d’en assurer la cohésion.

Selon notre positionnement dans la micro-société qui nous a éduqué, nous pouvons avoir des comportements tournées vers l’autre, vers soi ou vers la relation. Nos comportements peuvent être en accord ou en opposition à ce positionnement et aux sentiments qui en découlent. Ils peuvent ne pas répondre à la situation courante mais à une émotion émise d’une situation antérieure qui fait écho aux sentiments actuels.

La sociabilisation nous enseigne l’entraide, la compassion, l’amitié, l’amour, autant de comportements tournés vers l’autre dont nous avons également besoin en retour pour exister en harmonie au sein de ce groupe.
Ces règles que l’on rejette quand on nous les impose, comme à l’adolescence, nous permettent par la suite de nous intégrer en tant que personne dans la société, besoin d’être rassuré, d’être reconnu, d’exister par soi et pour l’autre.

Après la période du “J’ai besoin”, “JE veux” de l’enfant puis le ras le bol, la révolte de l’ado qui veut exister par lui et plus par la famille “je veut être MOI”, l’Adulte passe au stade de trouver sa place parmis les autres, avoir son identité, être reconnu, ETRE, “je suis”.

Parfois, ces étapes sont plus ou moins bien passées et quelquefois, certaines restent infranchissabes. Tout cela provoque les distorsions, les jugements, les comparaisons et l’esprit de revanche que nous pouvons constater dans les relations humaines.

L’égoïsme, le rejet de l’autre, le mépris, la manipulation, la violence peuvent témoigner d’une personne qui cherche à franchir ses étapes inaccomplies, qui réagit à des blessures encore actives.

Bien que cette personne soit responsable de ses actes, de sa façon d’être et de ce qu’elle reçoit en retour, elle n’en est pas pour autant coupable.
Elle subit ses schémas de fonctionnement, ses coyances qui s’activent malgré elle. En ce sens, elle génère ses émotions et ce qui lui arrive.

En avoir conscience, c’est découvrir que cela donne à chacun la possibilité d’agir pour que cela change. Il s’agit de revisiter ses croyances pour enfin voir l’instant présent dépouillé des artifices du passé et de ses projections idéalisées ou anxiogènes.

Il s’agit de développer l’écoute pour aller chercher son identité et permettre de dépasser les blocages, les traumatismes, les actes inaccomplis qui se sont imprimés, comme figés dans le corps. Tous ces blocages, ces croyances qui empêchent d’avancer, d’être soi-même, sont invisibles, enfouis dans l’inconscient et seules quelques bulles remontent à la surface du quotidien, plus ou moins souvent, plus ou moins chargées d’acidité.

Il s’agit de pouvoir ressentir, développer l’observateur conscient de tout ce qui se passe en nous pour revisiter, pacifier et transcender ce qui nous empêche d’être.

Lorsque la vision s’éclaircit, le chemin devient visible …