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Prédispositions au stress

La personnalité de chacun peut entrer en résonance avec l’agent stresseur et en amplifier l’intensité alors que chez d’autres, les mêmes circonstances n’auront que peu d’impact. Cette prédisposition est issue de notre parcours de vie, des expériences vécues mais également de notre tempérament profond. Ce tempérament qui nous anime est hérité de notre enfance, des circonstances dans lesquels nous avons grandi, des référents qui nous ont accompagnés, des blocages que nous avons gardés lors de situations qui nous ont marqué.

En fonction de ce tempérament, des situations pourront chez certains, générer du stress et pas chez d’autres, ou dans une moindre mesure. Cela signifie que nous générons nous-mêmes les symptômes du stress selon des ressentis physiques, émotionnels ou cognitifs.

quelques caractéristiques qui augmentent le stress :

    • La perfection ou l’image prend le dessus sur le fond
    • La performance ou le résultat définit la qualité de la personne
    • La maîtrise ou la dépendance considérée comme signe de faiblesse
    • La procrastination ou tout remettre à demain et devoir accomplir ses tâches dans l’urgence
    • La précipitation ou une réponse non réfléchie et trop rapide à une demande
    • L’orgueil ou l’ignorance nuit à la reconnaissance de l’être
    • Le pessimisme ou la réalité s’efface derrière les préjugés et les doutes
    • L’inadaptibilité  ou toujours faire comme ça, sans remise en cause des habitudes
    • L’impatience ou prendre le temps est signe d’incapacité

Observons comment nous réagissons pour voir qui nous sommes …

Le stress en milieu professionnel

clavierLe milieu professionnel agrège une multitude d’agents stressants auxquels nous réagissons tous de manières différentes. Certaines entreprises utilisent la gestion du stress comme moteur pour dynamiser le personnel. Il faut agir dans l’urgence permanente, dans la pression, les comptes à rendre, la performance à atteindre, le toujours plus … jusqu’à l’épuisement.
D’autres, plus nombreuses, entretiennent les relations humaines comme lien d’efficacité et de collaboration.

Mais dans tous les cas, notre relation aux autres dépend essentiellement de notre vision sur les autres, sur notre rôle et sur nous-même face aux différents agents stressants qui se manifestent comme,

  • la fonction et son activité
    surcharge de travail, manque de temps
    enjeu important
    qualification insuffisante
    travail en rythme incessant
    non reconnaissance du travail fourni
  • l’organisation du travail
    fonction mal définie
    encadrement
    interdépendance hiérarchique
    travail non valorisant
    avenir imprécis, incertain
    suivi du travail mal défini
    organisation instable
  • Les relations de travail
    fonction mal définie
    démotivation
    pas de solidarité
    participation insuffisante
    vision différente
  • les conditions de travail
    agencement inefficace et perturbant
    frustration
    mutation
    plans sociaux
    chômage
    restructuration

Changeons notre vision des autres pour changer notre relation aux autres

Quelques causes classiques du stress

Le stress qui s’active en nous peut avoir des causes variées, souvent négatives mais parfois aussi qui pourraient paraître comme positives

  • agressions corporelles
    traumatismes, choc physique
    froid
    effort physique
    agressions
    choc émotionnel
    opération chirurgicale
    intoxication
  • astreintes de la vie quotidienne
    bruits récurrents
    appels téléphoniques multiples
    surmenage
    transports urbains
  • croyances individuelles
    phobies
    exigences
    jugements
    comparaisons
    dévalorisation
    orgueil et préjugés
  • situations, a priori favorables
    bon résultat d’un examen
    réussite financière
    événement familial agréable

Quand l’événement stressant survient, l’organisme fournit la réponse qu’il pense être la mieux adaptée puis, lorsque l’événement cesse, il récupère et cherche à retrouver son niveau d’énergie optimal.

Si l’événement stressant dépasse les capacités de réponse normale de l’organisme aussi bien en durée, en intensité, qu’en importance alors le système d’adaptation s’épuise et les conséquences du stress se font sentir.

Lorsque les événements stressant se succèdent trop rapidement pour que l’organisme puisse récupérer totalement, alors survient le surmenage (‘burn out’), autrement dit un déséquilibre dans les ressources de l’organisme pour faire face. C’est l’épuisement, tout semble devenir difficile, tout s’obscurcit, des symptômes dépressifs apparaissent.

Le corps se met au repos, se replie, préserve ses ressources, refuse le contact par de l’agressivité, hiberne pour survivre. La dépression est donc une lutte pour la vie, la survie, pour dépasser les difficultés présentes et renaître. L’important est de retrouver la motivation suffisante pour sortir de cette état de fuite et passer de la passivité à l’action.

Ce n’est pas le stress, mais notre réaction au stress qui nous impacte …

Une définition du stress

Le stress, de la mécanique à la psychologie …

“Le stress est un état réactionnel de l’organisme soumis à une agression brusque” (LAROUSSE)

En mécanique …

Quand un matériau est soumis à une force externe, il peut soit la subir et changer de forme ou modifier ses propriétés mais il peut également y résister en développant des forces internes en opposition à cette force externe.
La propriété élastique d’une matière solide peut la faire réagir comme un ressort quand elle est comprimée, étirée ou tournée ou bien se déformer en subissant cette pression. Le matériau est alors soumis à une compression ou une tension et sa réponse est la mieux adaptée pour conserver son intégrité afin de ne pas arriver au point de rupture.

Lorsque cessent ces forces externes et internes, le matériau reprend sa forme initiale ou bien conserve tout ou partie de la déformation dans sa masse. Le stress a donc laissé son empreinte dans le matériau.

Quand la pression est supérieure en force ou en durée aux capacités du matériau, le point de rupture peut être atteint.
L’importance du stress mécanique n’est pas dans l’importance de la force mais dans la quantité de force appliquée et dans la durée d’application de cette force.

En psychologie …

C’est le canadien Hans Selye, un endocrinologue d’origine hongroise qui, en 1936, introduit la théorie du “syndrome général d’adaptation”.
Il s’agit d’un ensemble de symptômes non spécifiques qui apparaissent comme l’ensemble des moyens physiologiques et psychologiques mis en œuvre par un organisme pour affronter un danger qui menace son intégrité.
Cette flexibilité entretient notre pouvoir d’adaptation comme la propriété élastique d’un matériau qui permet de réagir au stress mécanique.

Par analogie au stress mécanique décrit ci-dessus, il désignera sous le nom de “Stress”, cette réaction de l’organisme qui cherche à maintenir un état d’équilibre nécessaire pour sa survie (ou homéostasie).

Un stress, trois réactions !…

l’organisme, face à un stress, peut y répondre physiquement, émotionnellement ou sensoriellement

    1. Physiquement : la lutte

quand l’enjeu ne semble pas vital, le succés est possible, on peut faire face au danger, il faut agir

    1. Emotionnellement : la fuite

il faut se préserver lorsque le risque parait trop grand, c’est la fuite

  1. Sensoriellement : la stupeur

lorsque même la fuite ne peut garantir la survie, il faut minimiser toute dépense d’énergie, être vigilant à tous les signaux qui pourraient indiquer une issue de secours.
Comment ça marche ?…

La réaction au stress se déroule selon trois phases,

    1. phase d’alarme :

Dans un temps très court, l’organisme se prépare et mobilise ses ressources pour faire face au stress, dans la fuite, dans la lutte ou la prostration

    1. phase de réaction :

Le temps nécessaire, l’organisme utilise ses ressources pour s’adapter à l’agent “stressant” puis récupère quand l’agent disparait

  1. phase d’épuisement :

Le danger passé, l’organisme récupère mais peut s’épuiser lorsque le stress dure ou se reproduit dans un temps trop court pour avoir pu récupérer totalement.
Ce n’est pas le stress mais la manière dont l’organisme va réagir au stress qui peut provoquer des troubles somatiques, des blessures dans le corps, des traumatismes.

Le pouvoir d’adaptation d’un être vivant semble parfois atteindre sa limite, c’est l’analogie au point de rupture du stress mécanique…

Notre réaction au stress dépend de : 

  1. de notre âge
  2. de notre parcours
  3. de notre situation
  4. des circonstances
  5. de nos projections
  6. de nos inhibitions
  7. de notre état de fatigue
  8. de notre état d’esprit, de sentiment
  9. de notre capacité physique

Autant de paramètres sur lesquels vous pouvez agir pour faire du stress, un allié…

©2010 – Michel Schauving