La rencontre, une valse à trois temps

On croise des gens par hasard mais la rencontre, elle, n’est pas due au hasard mais est provoquée par l’affectif, l’émotion par nos chaines mémorielles qui s’activent.

Elles modifient notre vision de l’autre, une rencontre, c’est la rencontre de deux histoires, de deux énergies, de quatre énergies.

Nos comportements sont basés ces trois piliers fondamentaux :

  • Le Père mythique: il apporte la pulsion, l’énergie positive, le besoin d’action
  • La Mère mythique: elle apporte l’affectif, la sécurité nourricière, l’instinct de survie
  • Le Couple mythique: c’est la référence que l’enfant construit à partir de sa relation parentale

S’il y a absence d’un parent, l’enfant va le chercher dans un parent de substitution car il a besoin de cette référence, d’une identification pour construire son propre Moi.
Si l’enfant doute de la protection parentale, il va développer une peur et sera dépendant de l’extérieur. Il cherchera l’appartenance au groupe pour se rassurer, pour subsister. Il cherchera une image qui le rendra aimable, accepté, reconnu, unique, image qui le valorisera.
Si l’enfant ne reproduit pas son schéma parental, c’est qu’il cherche son identification et qu’il a déjà atteint un certain niveau de conscience
Celui qui reproduit son schéma parental cherche le couple “idéal”, illusion de son image du couple mythique. Quête inatteignable qui provoquera des relations courtes et répétitives.
Une situation idéale est toujours mal vécue car nous la recherchons sans être capable de l’assumer. Cela engendre des relations problématiques, alimentées en malentendus et de courtes durées.
Le parent de sexe opposé représente l’idéal alors que le parent de même sexe représente le rival et provoque l’interdit
Avant le couple était une obligation, aujourd’hui il s’agit d’un désir, d’une relation consentie, son équilibre est donc plus fragile.

L’état d’une relation est fonction de l’état de l’évolution personnelle

Trois stades par lequel nous devons passer dans cette évolution

  • disparition du Je au profit du Moi, l’individu disparaît au profit du groupe, « je m’identifie … »
  • le Moi disparaît au profit de l’être, « je deviens … »
  • dissolution de l’être au profit du Je, « je suis … »

De même, une relation amoureuse passe par les trois stades suivants

  • amour aveugle: quand nos projections viennent du fond de notre histoire et nous transcendent
  • désillusion: quand la réalité reprend le dessus
  • amour lucide: L’idéal devient illusoire, détrôné par le réel

Il faut avoir conscience de la désillusion pour en tirer profit; elle est obligatoire pour savoir qui nous sommes. Ce n’est pas le talent qui fait bouger, mais la résistance, le frein.
Si l’émotion l’emporte sur l’affectif, quand on dit “Je t’aime”, on dit “j’ai besoin de toi”

Toute la vie nous remplissons notre catalogue d’identification, nous remplissons nos systèmes mémoriels, nos références à partir de nos expériences, de nos rencontres selon nos 3 critères mythiques.
Lors d’une rencontre, nous transférons une image de ce catalogue sur l’autre, l’autre passe dans notre histoire (transfert) puis nous habillons cette image en fonction de nos désirs (projection). L’autre devient le héros d’un film dont il n’a pas encore conscience et ceci, bien avant les premiers échanges verbaux.

Le problème survient quand l’image émise ne correspond pas à la réalité, quand nous n’aimons pas ce que nous sommes. L’autre nous a déjà identifié et il se trompe rarement d’où un déphasage flagrant et une relation vouée à l’échec.
La seule réalité qui existe, c’est la réalité individuelle, c’est à dire que nous sommes avec l’autre comme avec soi-même. Si nous voulons limiter, contrôler le transfert, nous limitons le désir.

Il n’y a pas d’émotion sans pulsion sinon il ne s’agit pas de désir mais de reconnaissance tout comme il n’y a pas de pulsions sans émotion mais des pulsions avec des émotions refoulées par la peur. Un objet jugé trop inaccessible peut accroître le désir à un niveau tel qu’il en devient inhibant.

  • Dom Juan montre un refoulement pulsionnel. Il séduit mais ne consomme pas, avec le but de punir sa mère car il a subit des carences émotionnelles dans son enfance.
  • Casanova montre un pulsionnel qui est sujet au refoulement émotionnel. Il consomme mais enfouit ses ressentis.
  • Artemis fait preuve de refoulement émotionnel En tuant tout homme qui la regarde, elle détruit ses émotions

L’amour et l’indépendance amène à l’indispensable