Notre relation aux autres s’appuie sur notre parcours et des sentiments qui nous sont propres mais comment être soi parmi les autres ?
- Elle s’appuie sur notre besoin d’appartenance au groupe et des stratégies que nous avons intégrées tout au long de notre éducation.
- Elle est marquée des sensations d’hier, des manques, frustrations ou satisfactions liés aux désirs et aux besoins exprimés dans l’enfance.
- Elle dépend des blessures qui ont pu nous marquer dans l’enfance (abandon, rejet, humiliation, dévalorisation, trahison)
- Elle est teintée de nos expériences heureuses ou malheureuses et des projections que nous en faisons sur ce qui se passe aujourd’hui et des conséquences possibles dans l’avenir plus ou moins proche.
- Elle répond également à des normes inculquées par nos familles, nos éducateurs, la société qui effacent l’individu au profit du groupe afin d’en assurer la cohésion.
Selon notre positionnement dans la micro-société qui nous a éduqué, nous pouvons avoir des comportements tournées vers l’autre, vers soi ou vers la relation. Nos comportements peuvent être en accord ou en opposition à ce positionnement et aux sentiments qui en découlent. Ils peuvent ne pas répondre à la situation courante mais à une émotion émise d’une situation antérieure qui fait écho aux sentiments actuels.
La sociabilisation nous enseigne l’entraide, la compassion, l’amitié, l’amour, autant de comportements tournés vers l’autre dont nous avons également besoin en retour pour exister en harmonie au sein de ce groupe.
Ces règles que l’on rejette quand on nous les impose, comme à l’adolescence, nous permettent par la suite de nous intégrer en tant que personne dans la société, besoin d’être rassuré, d’être reconnu, d’exister par soi et pour l’autre.
Après la période du “J’ai besoin”, “JE veux” de l’enfant puis le ras le bol, la révolte de l’ado qui veut exister par lui et plus par la famille “je veut être MOI”, l’Adulte passe au stade de trouver sa place parmis les autres, avoir son identité, être reconnu, ETRE, “je suis”.
Parfois, ces étapes sont plus ou moins bien passées et quelquefois, certaines restent infranchissabes. Tout cela provoque les distorsions, les jugements, les comparaisons et l’esprit de revanche que nous pouvons constater dans les relations humaines.
L’égoïsme, le rejet de l’autre, le mépris, la manipulation, la violence peuvent témoigner d’une personne qui cherche à franchir ses étapes inaccomplies, qui réagit à des blessures encore actives.
Bien que cette personne soit responsable de ses actes, de sa façon d’être et de ce qu’elle reçoit en retour, elle n’en est pas pour autant coupable.
Elle subit ses schémas de fonctionnement, ses coyances qui s’activent malgré elle. En ce sens, elle génère ses émotions et ce qui lui arrive.
En avoir conscience, c’est découvrir que cela donne à chacun la possibilité d’agir pour que cela change. Il s’agit de revisiter ses croyances pour enfin voir l’instant présent dépouillé des artifices du passé et de ses projections idéalisées ou anxiogènes.
Il s’agit de développer l’écoute pour aller chercher son identité et permettre de dépasser les blocages, les traumatismes, les actes inaccomplis qui se sont imprimés, comme figés dans le corps. Tous ces blocages, ces croyances qui empêchent d’avancer, d’être soi-même, sont invisibles, enfouis dans l’inconscient et seules quelques bulles remontent à la surface du quotidien, plus ou moins souvent, plus ou moins chargées d’acidité.
Il s’agit de pouvoir ressentir, développer l’observateur conscient de tout ce qui se passe en nous pour revisiter, pacifier et transcender ce qui nous empêche d’être.
Lorsque la vision s’éclaircit, le chemin devient visible …